Publié le : 10/02/2021 – 07:52
Le directeur de Sciences Po, l’une des meilleures universités françaises, a démissionné à la suite d’un scandale concernant un prétendu inceste commis par l’un des professeurs de l’école. Les étudiants ont mené les appels à la démission de Frédéric Mion, après les allégations selon lesquelles il était au courant des accusations selon lesquelles le professeur français Olivier Duhamel avait abusé de son beau-fils dans les années 1980, et n’avait rien fait.
Mion a d’abord exprimé sa surprise face aux allégations d’inceste contre Duhamel, qui ont été révélées après la publication d’un livre de la sœur jumelle de la victime présumée, Camille Kouchner, mais il a ensuite admis qu’il avait été informé des accusations en 2018.
À la mi-janvier, le ministère de l’enseignement supérieur a lancé une enquête sur la manière dont l’école a traité l’affaire. Dans une lettre adressée mardi aux étudiants et au personnel, M. Mion a déclaré qu’il avait décidé de démissionner après que le rapport préliminaire ait remis en question la façon dont il avait géré la situation.
“Le rapport … met en évidence des erreurs de jugement dans ma façon de traiter les allégations qui m’ont été communiquées en 2018, et des incohérences dans la façon dont j’ai communiqué sur cette affaire après qu’elle se soit produite”, a-t-il écrit, soulignant que le rapport n’a pas non plus trouvé de dissimulation systémique de la part de l’université. “Je comprends les troubles qui en résultent et j’en assume l’entière responsabilité”.
Duhamel a démissionné le mois dernier de son poste de superviseur de l’université.
En France, on se demande souvent qui savait quoi et quand, et la publication du livre a contribué à mettre en lumière ce sujet jusqu’alors tabou au niveau national.
Elle a incité des centaines de personnes à se manifester sur les médias sociaux avec leurs propres histoires d’inceste, y compris des étudiants de Sciences Po. Elle a également poussé le président Emmanuel Macron à demander une législation sur l’inceste afin de mieux protéger les enfants.
(avec fils)