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La police française doit saisir les armes des conjoints violents

Publié le : 07/02/2021 – 12:20Modifié : 07/02/2021 – 14:25

Il a été rappelé à la police française qu’elle doit “systématiquement” confisquer les armes utilisées par les auteurs de violences domestiques dès qu’une plainte est déposée.

Les arrêtés, remis samedi aux préfets de police régionaux par le ministère de l’Intérieur, s’inscrivent dans le cadre des mesures issues d’un Grenelle contre les violences conjugales et les féminicides de novembre 2019.

Outre la saisie des armes des conjoints violents, une déclaration du ministère a indiqué que les fonctionnaires doivent également interroger toutes les personnes présentes, interroger les victimes sur la présence d’armes et vérifier le casier judiciaire de toute personne possédant ces armes.

Mais les critiques disent que les règles – qui sont entrées en vigueur après un vote en juillet – sont trop lentes à être appliquées, surtout si l’on considère qu’un tiers des meurtres en 2020 impliquaient l’utilisation d’armes à feu.

Mardi, la ministre de l’Égalité, Elisabeth Moreno, a déclaré sur Twitter que le gouvernement travaillait à la mise en œuvre des 46 mesures proposées par le Grenelle et a réaffirmé l’engagement du gouvernement à protéger les femmes et les enfants vulnérables.

En novembre 2020, à l’occasion du premier anniversaire du Grenelle, 28 d’entre elles avaient été mises en œuvre.

Les ONG qui luttent contre la violence envers les femmes avertissent qu’il est trop tôt pour dire si les récentes statistiques montrant une forte baisse du nombre de féminicides en 2020 témoignent d’une tendance durable à la baisse.

Les chiffres officiels de la semaine dernière révèlent que 90 femmes ont été tuées l’année dernière par leur conjoint ou leur ex-conjoint en France. Ces chiffres, qui étaient de 146 en 2019, sont les plus bas depuis l’introduction des statistiques il y a 15 ans.

Dans une vidéo publiée sur Facebook la semaine dernière, le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti a déclaré que “chaque meurtre, chaque acte de violence” était un échec pour la société.

“Les résultats sont encore trop modestes, mais ils offrent une lueur d’espoir”, a-t-il déclaré.

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