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Un professeur de français sous protection policière après de prétendues menaces islamistes

Publié le : 09/02/2021 – 17:59

Les procureurs français enquêtent sur des menaces qui auraient été proférées à l’encontre d’un enseignant de Trappes, en banlieue parisienne, qui a été placé sous protection policière après avoir exprimé des inquiétudes quant à la propagation de l’islam radical.

Didier Lemaire, professeur de philosophie au lycée, a déclaré aux médias français qu’il avait commencé à recevoir des menaces après avoir écrit une lettre ouverte disant que l’État ne faisait pas assez pour protéger Samuel Paty, le professeur décapité lors d’un attentat islamiste en octobre dernier.

Trappes, au sud-ouest de Paris, est une banlieue à faible revenu avec une importante population musulmane qui est devenue emblématique des efforts du gouvernement pour freiner le radicalisme.

Les autorités affirment que le conservatisme salafiste pur et dur a attiré un large public dans la ville, avec une cinquantaine d’habitants de Trappes qui seraient partis combattre aux côtés des djihadistes en Irak et en Syrie.

“Nous avons été alertés des inquiétudes exprimées par ce professeur concernant les menaces qu’il aurait reçues”, a déclaré à l’AFP le parquet de Versailles, tout proche, sans donner de détails.

Une source policière a confirmé que Lemaire était sous protection policière.

“Conformément à ses souhaits, la circonscription scolaire, en collaboration avec la police, assurera les conditions qui lui permettront de continuer à enseigner”, a déclaré le Conseil général de l’éducation de Versailles dans un communiqué.

Le meurtre de Samuel Paty est survenu alors que la France reste en état d’alerte après une série d’attentats terroristes depuis le massacre de janvier 2015 de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, qui avait publié des caricatures controversées du prophète Mahomet.

Paty avait montré des dessins animés en classe au début du procès des complices présumés de l’attentat, ce qui a provoqué la colère des parents qui l’ont pris pour cible dans une campagne de médias sociaux qui a déclenché son assassinat par un jeune Tchétchène de 18 ans.

Quelques semaines plus tard, dans le magazine d’information Le Point, Lemaire écrivait : “J’ai été témoin du sectarisme qui s’empare de plus en plus du corps et de l’esprit des gens”.

Paty “n’était pas protégé par l’État, qui a sous-estimé la menace”, a-t-il ajouté.

(AFP)

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